Nous allons aujourd'hui parler de
botanique et essayer de savoir un peu ce qui se cache sous le terme
« thé » que nous utilisons souvent à tort pour désigner
n'importe quelle banale infusion.
Le thé, avant tout, c'est une plante :
le camellia sinensis. Tout ce
qui n'est pas camellia sinensis
n'est pas du thé, tout ce qui est camellia sinensis
est du thé. Nous mettrons donc de côté tout ce qui sera autres
infusions, les rooibos, honeybush, tilleul, verveine et tisanes
diverses. Le thé en lui-même n'est issu que de notre camellia
chinois, proche cousin des camellias à fleurs des jardins
d'agrément.
Le
feuillage du théier est persistant, les feuilles alternes, de forme
allongée, avec un bord de feuille dentelé. Les fleurs sont petites
et blanches, à cinq pétales, et les fruits à capsule. Le théier
pousse sur les sols acides, idéalement entre 1000 et 2000 mètres
d'altitude (mais peut s'accoutumer sans problèmes à des altitudes
plus basses) et dans un environnement chaud et humide.
Fleur de thé |
Il
existe officiellement trois variétés qui sont camellia sinensis
var. sinensis, camellia sinensis var. cambodiensis, et camellia
sinensis var. assamica. On peut noter toutefois, dans chaque pays
producteur, de nombreux cultivars (de la contraction de l'anglais
cultivated variety) comme le Da bai, le shui xian, ou le Anji bai cha
pour la Chine ; le yabukita, le saemidori ou l'asatsuyu pour le
japon . Ces cultivars sont très nombreux et issus de croisement
entre d'autres variétés ; ils permettent un éventail de
saveurs encore plus large.
Le
théier, en milieu sauvage, peut atteindre plusieurs mètres, comme
dans le Yunnan ou poussent les plus vieux théiers du monde ;
mais en général il est taillé pour la culture, de façon à
limiter sa croissance et rendre la cueillette plus facile. Il est
originaire d'une zone géographique qui comprend le sud-ouest de la
Chine, le nord de la Thaïlande, le Laos, le sud-est de la Birmanie
et l'Assam en Inde.
Culture de thé à Darjeeling, en Inde. |
Théier sauvage au Yunnan, en Chine |
Bourgeon de thé |
La
partie du théier qui nous intéresse n'est pas les fleurs, mais les
feuilles, puisque ce sont celles-ci qui sont récoltées, et plus
particulièrement les bourgeons. En effet, c'est à cet endroit de la
plante que se concentrent tous les principes actifs et gustatifs.
Ainsi plus votre thé sera riche en bourgeons, plus il sera riche en
goût, parfum et bienfaits pour la santé. La cueillette se fait
aujourd'hui encore à la main dans beaucoup de sites de production,
mais la machine devient de plus en plus présente, surtout en Chine
et au Japon où elle est largement démocratisée, malheureusement,
car la finesse de la récolte est bien moindre qu'avec une récolte
manuelle.
On
utilise aussi les graines pour fabriquer de l'huile. Il est évident
que « l'huile de thé vert » qu'on peut croiser sur les
étiquettes de produits cosmétiques sont une pure invention
marketting ; l'huile de thé n'est pas faite avec les feuilles
transformées, et les graines ne sont pas des graines de thé vert,
rouge ou wulong car ces termes ne s'appliquent qu'au thé à infuser
en tant que produit fini.
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