samedi 3 mars 2012

Alpes - Bai hao yin zhen 2011


La neige est blanche, évoque le froid, l'hiver et le gel. Cependant, paradoxe incroyable, la chaleur qui règne en ce moment sur les hauteurs alpines provoque une obsession pour la fraîcheur absolument irrépressible. C'est pourquoi, comme en plein été, le thé du jour sera un thé blanc rafraîchissant et désaltérant, un Bai hao yin zhen de 2010.

 



Le thé blanc est traditionnellement produit au Fujian, à Fuding ; mais on peut trouver des tentatives de fabrication au Yunnan, et aussi à Darjeeling. Ces essais se révèlent toutefois très éloignés des vrais thés blancs de Fuding. Dans le processus traditionnel, le thé est cueilli, flétri puis séché au soleil. Aucun roulage ou torréfaction ne vient intervenir dans sa fabrication. Ce système nécessite d'avoir une connaissance parfaite du climat ambiant car les feuilles ne doivent pas être manipulées pour ne pas déclencher d'oxydation. Si jamais la pluie se met à tomber, la récolte est perdue. Pour ces raisons de soumission aux aléas du climat, les producteurs de thé blanc font aujourd'hui sécher les feuilles dans des pièces à atmosphère contrôlée pour limiter les risques.
Le Bai hao yin zhen est un thé qui n'est composé que de bourgeons ; c'est le plus prestigieux parmi les thés blancs. Contrairement aux idées reçues, ce n'est pas un thé non-oxydé comme le thé vert, mais son oxydation est très faible, et comme elle n'est pas provoquée (pas de roulage ou de chocs), elle a lieu seulement en surface.

Feuiles sèches

J'infuse au verre, en infusion libre, avec une eau à 75°C.
Les premiers parfums en nez mêlent délicatement des élans de viennoiseries et de fruits secs ou confit, avec un petite approche de fleurs estivales. En bouche les parfums basculent vers les pâtisseries aux amandes, légèrement vanillées, parsemés de fleurs séchées. Le goût, ample et doux, comparable sous tout les aspects au goût du tilleul, représente le degré zéro de l’astringence et révèle un sucre très fin, juste en pointe de la langue. Il se posera légèrement, sans extravagance derrière votre palais, et imposera un effet de fraîcheur latent, semblable à celui de la verveine officinale.

Dans le verre


Les impressions combinées de la chaleur et de la neige rappellent celles du thé dans la bouche. Ainsi, par ces 25°C, on se prend a effleurer la nappe de coton gelée avec la main un peu comme si on mangeait un crème glacée du bout des doigts. L'effet de surprise provoqué par ce paradoxe chaud/froid étonnant, nous le retrouvons dans notre Bai hao yin zhen, qui rassemble l'effet d' une pâtisserie encore tiède en hiver et celui d'un diabolo menthe en été.

 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire